Depuis de nombreuses années, Nadia Maazouzi s’engage activement pour le handicap et l’inclusion. Si de nombreux partenariats et événements ont déjà été initiés avec Les Extraordinaires, la Journée mondiale du Handicap, organisée le 3 décembre, marque un tournant particulier. Elle symbolise le début d’un nouveau rendez-vous dédié aux acteurs du handicap. À cette occasion, Nadia Maazouzi a partagé avec le Mag ses motivations et sa vision pour mobiliser les restaurateurs, et plus largement la société, vers un avenir plus inclusif.
**Interview téléphonique réalisée le 16 décembre 2024**
Peux-tu nous parler de la journée du 3 Décembre ? Comment cette idée a-t-elle germée et quel en était l’objectif ?
La journée du 3 décembre par l’agence Dclick, Journée mondiale du handicap, est un événement qui, pour moi, n’est pas assez mise en lumière. Je vois, autour de moi, de nombreux acteurs qui font des choses incroyables, mais chacun dans son coin. L’idée est de créer une synergie, de réunir ces personnes pour qu’elles puissent se connaître, collaborer et avancer ensemble.
J’ai eu la chance d’être au cœur du système. J’ai côtoyé des acteurs de tous horizons, et je me suis dit qu’il fallait réunir ce beau monde pour mettre en lumière leurs actions et surtout créer des connexions. Parce que, je suis persuadée que c’est en créant du lien qu’on fait bouger les lignes.
Qu’est ce qui fait, pour toi, le succès de cette journée ?
Le succès de la Journée mondiale du handicap résulte de plusieurs objectifs atteints et confirmés par les nombreux retours positifs reçus de la part de nos partenaires et invités.
Tout d’abord, un programme riche et varié a permis de mettre en lumière les enjeux liés à l’intégration des personnes en situation de handicap dans le secteur de la gastronomie et des métiers de l’art de la table. Cet événement a été marqué par de belles rencontres, propices à l’échange et à la réflexion.
Nous avons également eu l’opportunité de créer des connexions entre différents acteurs du domaine, ouvrant la voie à des collaborations futures prometteuses. Une véritable synergie s’est développée grâce à la réunion de ces divers intervenants, chacun apportant son expertise et sa vision, pour ensemble faire avancer cette noble cause.
Nous remercions chaleureusement tous ceux qui ont contribué à cette réussite, et nous sommes convaincus que les graines plantées lors de cette journée porteront leurs fruits dans les mois à venir.
Tu insistes sur la notion d’inclusion au sens large. Pourquoi est-ce si important pour toi ?
Parce que je ne supporte pas qu’on mette des gens de côté. Ça vient sans doute de mon histoire personnelle. Je suis née au Maroc, et quand je suis arrivée en France, je ne parlais pas un mot de français. La barrière de la langue et la culture m’excluaient. Et ça m’a marquée. Aujourd’hui, ce rejet, je ne l’accepte pas, que ce soit pour une personne handicapée, ou n’importe qui. L’inclusion, pour moi, c’est refuser de laisser quelqu’un sur le bord de la route.
Quel rôle joue, pour toi, la formation dans ce combat pour l’inclusion ?
La formation, c’est le premier pas, mais ça ne suffit pas. Une fois qu’on forme et qu’on intègre quelqu’un en situation de handicap, il faut un suivi sur le long terme. Trop souvent, on fait l’effort au début, puis on oublie. Mais une personne avec une trisomie 21, par exemple, garde ce handicap toute sa vie. La fatigabilité, la spécificité des besoins, ça ne disparaît pas.
Il faut s’adapter, jongler entre traiter les personnes comme des salariés lambda et, en même temps, tenir compte de leurs difficultés. C’est une question d’intelligence émotionnelle et de travail dans la durée.
ET pour l’avenir, quelles sont tes ambitions ?
La deuxième édition est en préparation. On va lui donner une autre dimension, avec encore plus d’actions concrètes et de visibilité. Mon objectif est d’en faire un rendez-vous annuel pour que l’inclusion devienne une norme.
Et puis, il y a mon engagement personnel. J’ai créé une société, Dclick, où je travaille sur plusieurs volets, comme la formation et l’inclusion. Mais je suis aussi en train de créer une association, DClick Inclusion, pour garder ce volet bénévolat qui me tient à cœur.
Un dernier mot pour résumer ton engagement ?
Banaliser l’inclusion. Plus on en parlera, plus on montrera que c’est possible, et plus ça deviendra une évidence. L’histoire nous l’a prouvé : ce qui semble impossible aujourd’hui sera normal demain. Mais il faut se battre pour ça.
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