ANCRE est une association sans but lucratif au service de ses adhérents, intervenant dans le secteur financier en souscrivant des contrats collectifs d’assurance vie auprès de l’assureur Allianz. D’abord engagée dans la recherche médicale – notamment dans la prévention des maladies cardiaques – l’association a choisi d’élargir son soutien au champ du handicap, et plus particulièrement au développement de l’emploi en milieu ordinaire pour les personnes en situation de handicap. Depuis 2024, ANCRE accompagne financièrement Les Extraordinaires, séduite par l’engagement et les actions concrètes portées par l’association.
**Rencontre avec Sandrine Bastide Calori, directrice générale déléguée de l’ANCRE, qui revient sur la genèse et le sens de cet engagement.**
Comment est née la démarche de mécénat d’ancre ?
« Notre volonté a toujours été de donner du sens à nos moyens et de contribuer, à notre échelle, à des causes d’intérêt général.
Nous avons d’abord soutenu la recherche médicale, notamment dans le domaine des maladies cardiaques, avec la Fondation Cœur et Artères et l’Institut Lyric à Bordeaux. Ces deux structures mènent des travaux complémentaires : l’une sur la mort subite et les technologies de recherche basées sur l’intelligence artificielle, l’autre sur les maladies du rythme cardiaque, avec une approche très appliquée.
Ces partenariats se sont renforcés au fil des années, notamment depuis 2020, à travers des conventions triennales qui nous permettent d’inscrire nos soutiens dans la durée. Puis, pendant la crise du Covid, nous avons créé ANCRE SOLIDARITÉ, un fonds de dotation destiné à venir en aide aux personnes en situation de grande détresse, notamment financière.
Dans chacune de ces actions, il s’agit toujours de la même conviction : faire en sorte que notre engagement ait un impact concret et utile. »
Comment la rencontre avec les extraordinaires s’est-elle faite ?
« Le soutien aux Extraordinaires est né d’une rencontre. Plusieurs administrateurs de l’ANCRE étaient personnellement concernés par le handicap – un enfant, un frère – et ont beaucoup contribué à instruire le dossier Les Extraordinaires en vue d’une décision du Conseil d’Administration, qui a été unanime.
C’est à travers le réseau de Frédéric Fortier, notaire et membre de la Chambre des notaires, que nous avons été mis en relation avec Flore Lelièvre.
Très vite, le contact a été évident. Flore porte ce projet avec une énergie, une clarté et une sincérité incroyables. Elle sait où elle veut aller, elle agit avec pragmatisme, et surtout, tout ce qu’elle entreprend a du sens et son projet se démultiplie et créé une large prise de conscience. »
qu’est-ce qui vous a séduit dans ce partenariat ?
« Ce qui nous a séduits, c’est le concret. Nous aimons savoir à quoi servent nos financements. Avec Les Extraordinaires, tout est visible, incarné, tangible. Quand on voit Maxime sur scène parler de son métier de serveur ou qu’on déjeune au Reflet, on comprend immédiatement l’impact du projet.
Nous avons aussi proposé à Flore d’intervenir lors de nos événements : à Nantes, à Paris ou à Annecy, dans des conférences ou webconférences. À chaque fois, les retours de nos adhérents ont été extrêmement positifs. Certains se reconnaissent dans les témoignages, d’autres découvrent une réalité qu’ils ne connaissaient pas. C’est concret, c’est juste, et ça touche tout le monde.
Nous avons également partagé un moment fort au Reflet à Paris lors d’un déjeuner d’équipe. Cette expérience a marqué tout le monde : voir le professionnalisme et la joie de l’équipe, comprendre la démarche, vivre cette inclusion de près… C’est très inspirant. »
Quell est la philosophie d’ancre en matière de mécénat ?
« Nous ne faisons pas du mécénat “one shot”. Ce n’est pas notre philosophie. Nous lui dédions un budget limité selon nos possibilités mais assez constant. Nous préférons nous engager sur des cycles pluriannuels, souvent trois ans, car nous savons combien la stabilité des financements est précieuse pour les associations, souvent contraintes à une recherche de fonds permanente.
Cette fidélité permet de bâtir une relation de confiance, de mesurer les résultats et d’accompagner les projets dans la durée.
Nous avons aussi à cœur de rester dans une logique équilibrée : ne pas multiplier les petits dons dispersés, mais concentrer nos possibilités sur des actions structurantes, à impact réel. »
en quoi cet engagement auprès des extraordinaires résonne-t-il avec vos valeurs ?
« Ce que nous apprécions particulièrement dans ce partenariat, c’est qu’il enrichit tout le monde.
La restauration inclusive, comme celle du Reflet, est un formidable lieu de rencontre : elle prouve que les personnes en situation de handicap ont des compétences, une énergie, une vraie valeur professionnelle. C’est une vitrine de la société inclusive : elle permet à chacun de vivre la rencontre, de changer de regard. Et ce contact, cette expérience directe, est essentielle.
C’est aussi très motivant pour nos équipes : voir, échanger, comprendre… Cela donne du sens à notre travail et renforce la cohésion du collectif.
Je suis convaincue que c’est par l’exemple qu’on fera avancer les choses. L’inclusion, ce n’est pas un concept : c’est une expérience vécue. Et le collectif des Brigades Extraordinaires en est la parfaite illustration. »
selon vous, quels freins persistent encore du côté des entreprises ?
« Beaucoup d’entreprises aimeraient s’engager davantage, mais elles craignent souvent la complexité administrative ou l’inconnu.Elles ne savent pas toujours comment s’y prendre, comment accueillir ou accompagner une personne en situation de handicap.
C’est pour cela que des structures comme Les Extraordinaires sont précieuses : elles montrent que c’est possible, qu’avec de l’écoute et de l’accompagnement, tout le monde y gagne. Et plus on rend visibles ces initiatives, plus on facilite le passage à l’action. »
et demain, comment imaginez-vous la suite ?
« Flore et son équipe démontrent chaque jour qu’une société plus inclusive est possible. De notre côté, nous essayons d’être un relais : en donnant de la visibilité à ces initiatives, en créant des passerelles, en inspirant nos adhérents. Nous partageons la même conviction : l’impact se mesure dans le concret, dans les rencontres et dans le temps.
Si notre soutien peut contribuer, même modestement, à amplifier ce mouvement, alors nous remplissons pleinement notre rôle. »
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