Le Reflet Nantes est le premier restaurant ordinaire à employer une majorité de personnes avec un handicap mental. Mais alors, quel est le profil des encadrants ? Faut-il des compétences particulières ? Une double-formation ? Pour répondre à toutes ces questions, et plus encore, Le Mag a rencontré Virginie Dupont, François Rocu et Clotilde Martin, un mardi, après le service du midi.

Interview réalisée le 26 octobre 2021.

**Rencontre**

virginie, la cheffe de cuisine

L’orientation vers la cuisine s’est révélée pour elle après un bilan de compétences, qui l’a conduite vers le commerce et plus particulièrement un CAP cuisine dans l’idée d’ouvrir un petit restaurant du midi sur Nantes. Originaire de Vendée, c’est dans la région qu’elle voulait s’installer. De stages professionnels en stages professionnels, elle collabore dans différents établissements nantais pour se faire la main. Par un coup du hasard que seule la vie sait nous réserver, sa cheffe de cuisine de l’époque, à l’Orangerie, croise Sylvaine Gauthier, alors cheffe pâtissière au Reflet de Nantes.

L’orientation vers la cuisine s’est révélée pour elle après un bilan de compétences, qui l’a conduite vers le commerce et plus particulièrement un CAP cuisine dans l’idée d’ouvrir un petit restaurant du midi sur Nantes. Originaire de Vendée, c’est dans la région qu’elle voulait s’installer. De stages professionnels en stages professionnels, elle collabore dans différents établissements nantais pour se faire la main. Par un coup du hasard que seule la vie sait nous réserver, sa cheffe de cuisine de l’époque, à l’Orangerie, croise Sylvaine Gauthier, alors cheffe pâtissière au Reflet de Nantes.

Pourquoi ont-elles parlé de cela au milieu des rayons de Leroy Merlin ? Nous n’en sommes pas informés… Toujours est-il que le nom de Virginie est proposé pour prendre le poste de cheffe de cuisine au Reflet de Nantes. La suite de l’histoire ressemble à une success story : un entretien de recrutement qui séduit, des équipes aux anges, un poste taillé sur mesure pour celle qui allie la passion de la cuisine et les qualités humaines essentielles à un manager dans un restaurant inclusif. Comme elle le dit elle-même : « J’y suis allée et ça l’a fait. »

françois, le responsable d’établissement

 

Finalement, le parcours de François n’est pas bien différent de celui de Virginie. Certes, il a démarré dans un métier tout autre, puisque ses études l’ont mené vers les arts appliqués. Pour autant, ses premières expériences professionnelles l’avaient guidé vers la restauration, plus attiré par le contact humain que les campagnes publicitaires.

 

Mais c’est le chemin inverse de celui de Virginie que François a suivi. En effet, après onze années dans la restauration, François n’y trouve plus d’intérêt. Il décide alors d’entamer une formation médico-sociale, comme éducateur spécialisé. De stages professionnels en stages professionnels, François travaille auprès d’un public de personnes en situation de handicap en sessad*, en mas**, en foyer.

Pendant cette période, il fait des remplacements dans la restauration, attendant le bon moment et le bon poste pour se fixer. À cette occasion, il fait régulièrement des remplacements au Reflet de Nantes. Lorsque le poste se libère, François n’hésite pas à le saisir : « Quand Flore Lelièvre, la gérante du restaurant, a frappé à ma porte, j’ai dit banco, car le projet n’a rien à voir avec la restauration que j’avais connue. Ici, j’ai plusieurs casquettes : responsable d’établissement, éducateur spécialisé, éducateur technique, et je combine mes deux passions : l’accompagnement et la restauration. En plus, j’aime l’énergie qui se dégage du projet, des équipes et des clients. »

 

clotilde martin, la cheffe pâtissière

Pour Clotilde, son histoire avec Le Reflet de Nantes est riche de rebondissements. Tout a commencé avec un stage en communication en janvier 2016, au tout début du projet. Elle démarche alors le restaurant pour proposer un accompagnement en communication de trois mois. Son énergie séduit l’équipe qui n’aura de cesse de trouver des moyens de renouveler ses contrats sous différentes formes, stage prolongé, service civique, CDD. Mais la communication ne lui suffit pas. Clotilde se découvre une passion pour la cuisine et pour l’équipe du restaurant.

Faire des photos, à l’époque, pour les réseaux sociaux lui donne l’occasion de côtoyer les fourneaux et ses équipes extraordinaires. Elle est adoptée et fera plusieurs remplacements en cuisine et en pâtisserie. Pourtant, des projets professionnels et familiaux l’appellent. Son frère monte un service traiteur dans la région. Elle saisit l’occasion pour se consacrer entièrement à la cuisine et le rejoint. Mais, comme pour beaucoup de projets naissants dans l’événementiel, le covid 19 passe par là et l’envergure du projet devient incertaine. Au détour d’un café avec la cheffe pâtissière de l’époque, elle apprend que celle-ci part en retraite et recherche sa remplaçante. Clotilde a le profil idéal et rejoint l’équipe dès la réouverture du restaurant en mai 2021.

*Sessad : Services d’Education et de Soins Spécialisés A Domicile

**Mas : maison d’accueil spécialisée

Notre Newsletter