Chef d’entreprise nantais, mécène engagé et coureur à ses heures, Camille Bournigal a choisi de faire bien plus que soutenir une cause. Depuis sa rencontre avec l’Association Les Extraordinaires, il s’investit sur tous les fronts — de l’événement sportif « Courir pour l’inclusion » aux actions de sensibilisation dans son entreprise — pour faire changer le regard et porter le message de l’inclusion. À travers son parcours, il incarne un engagement vivant, ancré dans l’action. Rencontre avec un entrepreneur qui donne du sens à chaque pas.
**Interview téléphonique réalisée le 3 juin 2025**
comment as-tu connu les extraordinaires ?
C’est venu tout naturellement. Je connais Flore depuis longtemps, j’ai vu naître son projet du Reflet quand elle était encore en formation d’architecture intérieure. Je me souviens très bien des premières assiettes qu’elle avait fabriquées elle-même… déjà à l’époque, on était bluffés. Ensuite, j’ai suivi la création du restaurant, la naissance de l’association. On regardait ça avec un groupe de copains, un peu de loin mais avec beaucoup d’admiration. Et puis, l’an dernier, je me suis retrouvé mécène du Marathon de Nantes aux côtés des Extraordinaires — c’est là que je me suis vraiment plongé dans le fonctionnement de l’asso.
Et depuis, tu continues de t’impliquer ? ?
Oui ! Cette année encore, on a été mécènes. J’ai voulu faire les choses à fond : distribuer les maillots, être avec l’équipe le vendredi. Je n’étais pas dispo le samedi, mais sinon j’y aurais été tout le week-end. Et puis ça permet de rencontrer les gens de l’asso, de créer du lien, c’est important.
Tu cherches aussi à faire passer ce message d’inclusion dans ton entreprise ?
Exactement. C’est même devenu un axe central dans ma façon de mobiliser mon réseau professionnel. L’objectif de ces événements, que nous organisons chaque année avec mon entreprise, est de rassembler nos partenaires autour d’un moment convivial et porteur de sens. On reçoit entre 60 et 70 invités — clients, fournisseurs, collaborateurs — pour partager un repas, créer du lien, et faire passer un message fort : celui de l’inclusion.
Depuis deux ans, j’ai choisi d’y associer Flore et l’Association Les Extraordinaires. La première année, Flore est intervenue seule, avec un témoignage qui a beaucoup marqué les participants. Cette année, on a voulu aller plus loin. On a travaillé avec notre traiteur habituel, mais en réduisant l’équipe : au lieu d’être trois, ils n’étaient que deux… et c’est Salomon, porteur de handicap et serveur salarié du Reflet, qui a assuré le troisième poste en salle. C’était une vraie façon d’incarner l’inclusion, de manière concrète, simple et naturelle.
Au-delà du discours, c’est le vécu qui parle. Et les retours ont été très positifs. Les gens ne se contentent pas d’écouter, ils vivent une expérience, découvrent une autre réalité — et ça, ça marque. On a même eu des partenaires qui nous ont dit vouloir s’inspirer de notre démarche pour leurs propres événements. Pour moi, c’est ça, un mécénat vivant : créer des ponts, bousculer les habitudes, et semer des graines.
Tu envisages d’aller plus loin en termes d’inclusion dans ton entreprise ?
Je me pose la question, oui. On est une petite boîte — 20 personnes — avec la moitié sur les chantiers. Ce n’est pas évident de voir comment intégrer une personne en situation de handicap mental. Mais ce n’est pas parce que ce n’est pas simple qu’il ne faut pas y réfléchir. Il y a quinze ans, on n’imaginait pas que ça marcherait en restauration, et aujourd’hui c’est une réussite. Il faut oser se poser la question. Peut-être commencer par un stage, ou trouver des façons de sensibiliser autrement.
Tu as participé au marathon cette année ?
Et sur le plan personnel, qu’est-ce que ça t’apporte ?




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