« c’est ce qui m’a donné envie de créer united dance »

J’ai vraiment aimé travailler sur ce programme à Boston comme professeur associé. En Europe, nous n’avons rien de similaire. C’est ce qui m’a donné envie de créer United Dance, de proposer un cours, très spécifique et adapté à ce handicap avec notre connaissance de ce que l’on peut faire, ne pas faire, où on peut pousser, où on
peut laisser faire, etc. On a choisi de se concentrer sur la trisomie 21 avec un cours parfaitement adapté à ce handicap.

« il y a des choses qu’on ne fait pas »

Lors des cours, on fait très attention. Les cours sont vraiment adaptés : par exemple, on ne fait presque pas de mouvements de tête, ni de portée de poids sur le dos ou la colonne vertébrale. On travaille plus sur le renforcement musculaire que sur le stretching. Dès l’inscription, on prend en compte d’éventuels problèmes de santé ou de sensibilités, comme des sons trop forts, par exemple. Les stages étant très préparés, on rencontre peu de problèmes.

« les valeurs de la danse m’importent plus que le geste parfait »

« dès qu’on montre, c’est direct ! »

Une des qualités des personnes porteuses de trisomie 21 est qu’elles ont une très bonne compréhension visuelle. Quand je leur montre un mouvement, ils savent le reproduire très rapidement. Si je dis : « pied droit devant », ça passe plus ou moins bien. Mais dès qu’on montre, c’est direct. Et ça, dans la danse, c’est génial ! C’est ce que font les danseurs professionnels.

« chaque jour pendant 6 à 7 jours »

Je trouvais plus pertinent de proposer des stages. On se voit chaque jour sur des séances d’une heure pendant six à sept jours et cela permet d’avoir une très belle progression. Le cours est préparé mais s’adapte aux capacités de chacun. Notre but, c’est de faire en sorte que tout le monde progresse, quel que soit son niveau de départ.

« on ne voulait pas avoir un prof par élève »

Le professeur donne le cours suivant un déroulé que nous avons créé et qui fonctionne très bien. Il y a un professeur associé pour deux ou trois élèves. Ainsi, si une personne a besoin d’aide, le cours n’est pas arrêté. En revanche, on ne voulait pas avoir un professeur par élève. Ce n’est pas nécessaire et cela permet de respecter l’autonomie de chacun.

leur donner les plus belles salles de danse 

Dans les propositions existantes, je trouvais qu’il y avait des choses qu’on pouvait mieux faire. On a travaillé avec une équipe médicale et avec d’autres professeurs de danse pour voir comment leur proposer un message de meilleure qualité. En tant que danseur, je me suis demandé : que serait mon environnement parfait ? quels
seraient les gens, les musiciens avec qui je voudrais travailler ? Comme j’ai eu la chance d’être élève à l’école de danse à l’Opéra de Paris, d’avoir travaillé dans de très belles compagnies, j’ai voulu mettre tout ce contexte professionnel de très grande qualité, à leur disposition. On recherche les plus belles salles de danse : l’Opéra d’Amsterdam, l’école de danse de l’Opéra de Paris, etc. Dès l’arrivée, ils entrent dans un très beau bâtiment et ils se tiennent déjà un peu plus droit… On veut leur dire : vous le valez bien et tout ça, c’est pour vous !

ne pas refuser quelqu’un pour raison financière

Nous cherchons à garder le plus haut niveau possible. A côté, on a un programme de bourses. Jusqu’à maintenant, chaque personne qui a demandé une bourse l’a reçue. Pour cela, on monte des opérations de fundraising, particulièrement aux Etats-Unis.

ne pas refuser quelqu’un pour raison financière

Nous cherchons à garder le plus haut niveau possible. A côté, on a un programme de bourses. Jusqu’à maintenant, chaque personne qui a demandé une bourse l’a reçue. Pour cela, on monte des opérations de fundraising, particulièrement aux Etats-Unis.

« Avec l’expérience, on voit très rapidement si la personne est perdue ou, simplement, en train d’assimiler le cours aujourd’hui pour le faire complètement demain.
Le but, c’est de progresser en s’amusant »

Comme les professionnels, chaque matin, ils commencent leur journée par le stage de danse. La méthode choisie est ludique. Par exemple, ils doivent aller d’un côté à l’autre de la salle, comme un espion. Ils doivent donc marcher très bas, comme si le plafond se baissait sur eux. Cela permet de muscler les jambes sans demander à faire dix squats.

« j’ai beaucoup d’élèves qui suivent des cours ordinaires »

Souvent, le problème vient vers 14-15 ans, le niveau des cours ordinaires devient un peu plus soutenu, moins adapté, plus risqué. Ce que je conseille aux parents, c’est de faire avec leur médecin, la liste de ce que la personne ne peut absolument pas faire et d’adapter ensuite les cours avec le professeur de danse, ce sont souvent des gens passionnés.

« on leur donne l’arc complet de la vie de danseurs »

Comme tout cours de danse, le déroulé est classique : des échauffements, des exercices en mouvement avec des diagonales, etc. Avec ce vocabulaire de la danse, on finit chaque cours par la création d’une chorégraphie. On forme un grand cercle, je leur donne un thème : la danse comme un ours, un arbre, le lac des cygnes, etc. et
chacun, à tour de rôle, propose un pas de danse. A la fin, avec tous les pas cumulés, ils ont créé leur propre chorégraphie.