Cet été, Sylvain Maillet s’est lancé un défi hors du commun : parcourir 450 km à travers les Pyrénées, en quasi-autonomie, sur le mythique GR10. Un test grandeur nature avant la Transpyrénéenne de 900 km prévue dans deux ans… et surtout un défi mené aux couleurs des Extraordinaires, pour donner à l’effort une dimension solidaire et inclusive.

**Interview téléphonique réalisée le 29 août 2025**

UNE AVENTURE DE NEUF JOURS 

Parti de Bagnères-de-Luchon le 8 août, Sylvain avait pour objectif de rejoindre Hendaye en neuf jours. Avec un sac de 10 kilos sur le dos, trois litres d’eau obligatoires pour affronter la chaleur écrasante, et 25 000 mètres de dénivelé positif à avaler, l’épreuve a tenu toutes ses promesses.
« C’était magnifique mais très exigeant. Certaines descentes de nuit, interminables, m’ont poussé dans mes retranchements. Mais chaque sommet, chaque panorama valait tous les efforts. »

Le défi n’est pas seulement sportif : il est aussi humain. Sylvain a trouvé dans la solidarité entre coureurs — venus du monde entier — un moteur supplémentaire. « Il n’y a pas vraiment de classement. L’essentiel, c’est de finir. On s’encourage, on partage l’eau, on prend des nouvelles aux points de contrôle. On est tous dans la même galère, et c’est ce qui crée des liens forts. »

DES RENCONTRES MARQUANTES… Y COMPRIS AVEC DES LOUPS

Son fils, qui l’accompagnait en van pour lui permettre de souffler entre deux étapes, a aussi été un soutien précieux. « C’est lui qui conduisait le van… et quand on pense qu’à trois ans, on nous annonçait qu’il ne dépasserait pas l’adolescence, ça remet les choses en perspective. »

Car derrière le défi sportif, il y a aussi une histoire de résilience familiale. Face à la maladie rare diagnostiquée chez son fils, Sylvain et son épouse ont dû apprendre à avancer sans certitude. Aujourd’hui, voir son fils de 28 ans en bonne santé et capable de l’épauler dans cette aventure est une victoire en soi.

Et comme si les difficultés physiques ne suffisaient pas, Sylvain a eu droit à une rencontre pour le moins inattendue : une meute de loups. « C’était de nuit, j’arrive à une passerelle au-dessus d’un torrent, et ils étaient là, à 15 mètres. Impossible de passer. Je suis resté bloqué une heure et demie, le temps que le jour se lève et qu’ils s’éloignent. Sur le moment, ce n’était pas rassurant… mais avec le recul, c’est une expérience unique ! »

L’ALLIANCE AVEC LES EXTRAORDINAIRES

Quelques semaines avant la course, une rencontre lors d’une soirée caritative a scellé le lien entre Sylvain et l’association Les Extraordinaires. Ému par les témoignages de proches d’enfants en situation de handicap, il a décidé de courir aux couleurs de l’association et de l’inclusion. « Je ne pouvais pas imaginer faire ce défi sans lui donner un sens supplémentaire. J’ai trouvé auprès de l’équipe de l’asso et du Reflet une sincérité et une joie communicatives. Ça m’a porté dans les moments difficiles. »

Déjà tourné vers le prochain défi

Arrivé cinquième de son épreuve (et parmi les rares finishers), Sylvain a bouclé son pari sans blessure, ni même une ampoule. « Sur le moment, je me suis dit plus jamais. Mais deux jours plus tard, c’était décidé : je veux tenter le 900. » Dans deux ans, à presque 59 ans, Sylvain prévoit donc de repartir à l’assaut de la Transpyrénéenne complète, toujours en lien avec Les Extraordinaires.

Et s’il a trouvé la force de tenir face à la fatigue, à la chaleur et aux descentes interminables, c’est aussi grâce à une pensée constante pour l’équipe des Extraordinaires. « Il y a eu des moments durs dans la course… Et je pensais à ma rencontre avec l’équipe du Reflet, aux petites réflexions de Suzanne, à leur intérêt sincère pour mon projet. “Bon alors, explique-moi ton projet.” Je n’avais pas envie de décevoir non plus. Parfois, c’est un petit boost. Tu te reprends, tu y vas. Tu n’es pas tout seul : il y a du monde derrière. Donc, ça aide. »

Pour soutenir Sylvain et l’association c’est par ici :

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